Shazam s’attaque aux contenus audiovisuels
Mots clés : Internet, Télévision connectée, Application, ETATS-UNIS, Shazam
Par Paule Gonzales
06/04/2011 | Mise à jour : 20:05
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Présente au MIP TV, l’application a bâti son succès sur la reconnaissance musicale.
C’est une des quatre applications les plus téléchargées sur l’App Store d’Apple. Shazam, qui permet d'identifier à partir de son téléphone portable n'importe quelle musique entendue quel que soit l'environnement, connaît depuis six mois une croissance fulgurante. «Nous existons depuis une dizaine d'années et disposons de 100 millions d'utilisateurs dans 200 pays», explique Andrew Fisher, le président de Shazam. «Notre croissance s'est accélérée il y a trois ans avec l'émergence des smartphones. Depuis six mois, nous recrutons un million de nouveaux utilisateurs par semaine et la France est notre second marché le plus important après les États-Unis, affirme-t-il. Sur un an, notre croissance a été de 100% et nous sommes désormais profitables. Notre marge de progression reste énorme: à ce jour, nous n'avons touché que 2% des 5 milliards d'utilisateurs de mobiles dans le monde.»
Né dans le giron de l'université de Stanford aux États-Unis, Shazam a trouvé ses premiers financements en Europe. Il y a dix-huit mois, le fonds Kleiner Perkins Caufield & Byers, qui a déjà misé sur Google, Amazon ou Zynga, aurait investi 100 millions de dollars dans Shazam et acquis 40% de la société. Après avoir prospéré dans la musique, Shazam s'attaque à la télévision connectée. «Nous ne sommes pas un fournisseur de musique mais bien de contenus et de tous les contenus», explique Andrew Fisher. Pour lui, cela signifie «travailler main dans la main avec les diffuseurs», notamment sur le plan publicitaire. Une diversification stratégique pour Shazam: «Le marché publicitaire représente un chiffre d'affaires de 60 milliards de dollars contre 17 milliards pour la musique.»
Première expérimentation lors du Superbowl
En 2010, Shazam a tenté sa première expérimentation avec NBC à l’occasion du Superbowl, en affichant son logo avant et après l’événement lors des écrans sponsorisés. Un test suivi d’accords avec des chaînes comme HBO et Discovery. Le logo Shazam inscrit sur le programme permet d’accéder à des informations et des déclinaisons de contenus. Ainsi lors d’une émission de cuisine bénéficiant du label Shazam, il sera aussi possible de télécharger en direct les recettes depuis son iPhone. «Nous ne pouvons pas nous contenter de quelques infos sur un programme, sinon le consommateur ne revient plus et nous abîmerons notre marque. Nous avons mis près de dix ans pour construire Shazam dans la musique, nous nous donnons entre trois et cinq ans pour le faire dans la télé», affirme Andrew Fisher.
Shazam se concentre aujourd’hui sur les «chaînes américaines, car nous ne pouvons travailler qu’émission par émission». Les accords passés le sont au plus haut niveau des états-majors des chaînes et le travail se fait en partenariat avec les producteurs dès la conception des émissions mais aussi avec les régies. «Notre but est d’enrichir l’offre publicitaire des diffuseurs», explique Andrew Fisher. Reste à savoir si Shazam saura reproduire à la télé la martingale inventée pour la musique avec iTunes. «10% de nos utilisateurs achètent le titre pour lequel ils nous ont consultés. Par notre intermédiaire, ce sont 250.000 chansons qui se vendent chaque jour», conclut-il.
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